Philippe Ktorza monte au front contre la hausse des buy-ins à l’EPT Barcelone

Il suffit parfois d’un post pour que la poudre s’enflamme. Et quand c’est Philippe Ktorza qui dégaine, la communauté écoute. Le joueur français, figure respectée du poker hexagonal, a poussé un véritable coup de gueule ce week-end sur ses réseaux sociaux, pointant du doigt la hausse soudaine et non expliquée des buy-ins sur plusieurs tournois du prochain EPT Barcelone. Résultat : un débat enflammé sur l’évolution du circuit live et sur la place laissée (ou non) aux joueurs amateurs dans ces grands-messes du poker européen.

« Un jeu populaire… devenu un luxe ? »

« PokerStars qui augmente les buy-ins sans explication et sans prévenir à l’EPT Barcelone. La Cup de 550 à 825 €, le PSO de 1100 à 1650 €, le PSO HR de 2200 à 2700 €. Quelqu’un sait-il pourquoi ? Aurons-nous enfin 50 000 jetons pour ce prix ? »

— Philippe Ktorza sur Facebook

Mais l’essentiel de la critique réside ailleurs : dans une philosophie du jeu que Ktorza voit se dérober sous ses pieds.

« Le poker est un jeu populaire, ouvert à tous. En sélectionnant par le haut – ou plutôt par le riche –, on se fout de ceux qui ont justement fait son succès. »

Un pavé dans la mare ? Plutôt une enclume. Très vite, les commentaires affluent, souvent en soutien. Certains dénoncent un circuit qui « oublie les joueurs récréatifs », d’autres une dérive élitiste, alimentée par une politique tarifaire de plus en plus décourageante pour ceux qui ne grindent pas à cinq chiffres l’année.

PokerStars s’explique…

Face à la grogne, PokerStars a réagi dans la journée par un communiqué officiel. Le message ? Oui, les buy-ins augmentent, mais c’est pour le bien de l’expérience joueur.

« Ces mises à jour sont le résultat direct des retours des joueurs et des demandes évolutives des tournois en live à grande échelle. »

En clair : trop de monde, trop de listes d’attente, trop de confort sacrifié. L’organisation assure également la fin des tables à 10 joueurs, un confort supplémentaire revendiqué. Mais ces justifications sont-elles suffisantes ? Et surtout : pourquoi ne pas l’avoir annoncé plus tôt, et plus clairement, pour éviter l’effet « surprise » à la Ktorza ?

Les nouveaux tarifs du PS Open à Barcelone

PokerStars Open Cup : 825 € (anciennement 550 €)
PokerStars Open Main Event : 1 650 € (anciennement 1 100 €)
PS Open High Roller : 2 700 € (anciennement 2 200 €)

Un circuit qui se coupe de sa base ?

Ce n’est pas la première fois que la structure tarifaire de l’EPT est critiquée. Mais avec cette hausse généralisée, c’est un tournant symbolique qui s’opère : celui d’un circuit qui, s’il veut encore parler d’accessibilité, devra le prouver autrement. Certes, les prizepools restent impressionnants, les structures solides, et les événements toujours aussi bien rodés. Mais pour beaucoup de joueurs, notamment ceux qui viennent une fois l’an pour « vivre le rêve », l’EPT devient un Everest financier.

Ktorza, figure du poker hexagonal

Ce n’est pas un hasard si la voix de Ktorza porte. Depuis des années, il défend une vision inclusive du poker, où les amateurs côtoient les pros, où le buy-in ne fait pas office de barrière sociale. Son message, au-delà du coup de gueule, questionne sur le rôle des grands circuits dans la démocratisation du jeu. Et sur leur capacité à écouter leur base.

Photo de Une : PokerStars