Daniel Duthon relance le débat sur les payouts : “Et si on modernisait enfin le poker live ?”

C’est un simple post publié sur les réseaux sociaux, mais il a suffi à relancer un débat vieux comme le poker live. Daniel Duthon, figure du poker suisse, ambassadeur des Swiss Poker Series et régulier du circuit français, y partage une réflexion de fond sur la manière dont les tournois redistribuent leurs prizepools.

“Au-delà de la répartition des gains, les payouts sont un levier économique majeur. Plus de joueurs payés = plus de réinvestissement dans d’autres tournois = plus de volume pour toute l’industrie.”

Une phrase qui résume bien la vision de Duthon : les structures de paiement ne sont pas seulement une question de forme ou de tradition, mais un outil économique et social à part entière pour le poker live.

Dix ans sans évolution, alors que le poker a changé

Dans son post, Duthon dresse un constat simple : les payouts n’ont quasiment pas évolué depuis dix ans, alors que les profils de joueurs et les formats de tournois ont, eux, profondément changé.

“Un vieux débat, un classique du poker live”, écrit-il, tout en saluant les premiers pas d’une évolution plus moderne :

“Texapoker a proposé un min cash à 2,5x le buy-in → bravo ! Le WPO Aix-les-Bains a payé 16,6 % du field → re-bravo !”

Des signaux positifs, mais encore timides selon lui :

“C’est le moment de pousser le débat plus loin.”

Adapter les payouts au public

Joueur expérimenté et observateur attentif du circuit, Daniel Duthon défend une idée simple : les payouts doivent s’adapter au profil du field, plutôt que de suivre un modèle unique.

Pour les amateurs, “faire ITM est un moment fort, une fierté, une étape dans la progression.” Pour les semi-pros et pros, c’est la zone des gros montants qui prime. Pour les organisateurs et sponsors, c’est le montant du vainqueur qui fait office de vitrine marketing.

“Tout le monde a ses raisons”, résume Duthon, “mais appliquer les mêmes structures de paiement à tous les tournois est une erreur.”

Il milite donc pour des payouts différenciés selon le buy-in, notamment en dessous de 600 €, là où les joueurs amateurs représentent la grande majorité des inscrits.

Des propositions concrètes

Duthon ne se contente pas de lancer un débat : il propose un cadre clair pour les tournois “low et mid stakes”.

– 18 à 20 % de joueurs payés Min cash entre 2,2x et 2,5x le buy-in

– Rapport de gain en table finale compris entre 1 et 6, maximum 1 à 7

– Première place entre 9 % et 12 % du prizepool

Une approche qui, selon lui, favoriserait la fidélisation, le réinvestissement et la diversité des fields, plutôt que la concentration des gains sur quelques vainqueurs.

Un débat à rouvrir

Présent depuis plus de quinze ans sur les circuits suisses et français, Daniel Duthon connaît les dynamiques du poker live de l’intérieur. Et son message résonne : le poker a évolué, les payouts non.

Entre les défenseurs du “gros chèque final” et ceux qui prônent une redistribution plus large, le débat n’est pas nouveau — mais il semble plus que jamais d’actualité.

“Le poker d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier”, conclut-il. “Alors pourquoi garder les mêmes payouts ?”

Une réflexion lucide, partagée massivement sur les réseaux, qui pose une question essentielle : le poker moderne ne mériterait-il pas, lui aussi, une structure plus moderne ?

Photo de Une : PokerStars