Ian O’Hara, de la case arnaque à la case rédemption ?

L’histoire d’Ian O’Hara avait tout pour finir dans les archives des scammeurs invétérés. Mais contre toute attente, c’est peut-être bien une histoire de rédemption que vient d’écrire l’Américain, avec un bracelet WSOP au poignet et un virement PayPal dans la main.

Il y a deux semaines, O’Hara shippe le Mid-Stakes Championship pour 1,189,408 $ à Las Vegas. Un score massif, son premier bracelet en carrière, et une perf’ qui aurait dû faire les gros titres uniquement pour le poker. Sauf qu’un vieux fantôme s’est invité à la table.

Le scandale oublié (mais pas pardonné)

Flashback : en 2022, Kane Kalas balance sur les réseaux sociaux un thread bien senti. O’Hara y est accusé de truquer des résultats, masquer des deals de staking et mentir à ses investisseurs. Dans le lot, des noms pas franchement inconnus : Kalas lui-même, Jonathan Jaffe, et même un petit passage gênant où O’Hara aurait carrément photoshopé ses résultats sur le Poker Masters pour éviter d’envoyer des updates honnêtes. Classe.

Une tentative d’accord avait alors été trouvée pour éteindre l’incendie, mais rien ne filtrera ensuite… jusqu’à aujourd’hui.

Le virement de la dernière chance

Post-win, O’Hara a choisi de faire ce que beaucoup dans ce genre de situation promettent… sans jamais livrer : payer ses dettes. Selon Kalas, tout a été remboursé. Jaffe confirme. Même Chris “BigHuni” Hunichen, visiblement concerné aussi, a touché son dû, même s’il estime que la somme réelle devait être plus importante. Ambiance.

Dan “Jungleman” Cates a salué l’initiative comme “positive”, dans un rare élan de diplomatie qui laisse entendre que même dans le monde impitoyable du high stakes, certaines lignes rouges ne sont pas totalement floues.

Respect ou soupçon ?

Est-ce que cela suffit pour effacer trois ans de bullshit, de faux rapports, de ghosting et de manip’ de bankrolls ? Pas sûr. Mais dans un écosystème où les scams sont souvent oubliés plus vite qu’un 4-bet light mal senti, le move a le mérite d’exister.

Avec près de 5 millions de dollars en gains live selon HendonMob, Ian O’Hara n’avait pas besoin de cette casserole supplémentaire. Aujourd’hui, il pourrait bien avoir relancé sa carrière pour de bon — mais il y aura toujours une petite note de bas de page collée à son pseudo.

Dans un monde où les dettes entre regs restent souvent taboues, O’Hara vient de prouver qu’on peut faire un mauvais move, un très mauvais move… et quand même tenter de racheter sa case. Reste à voir si la communauté poker lui laissera vraiment une deuxième river.