C’est une première qui en dit long sur l’évolution du poker mondial. Le week-end dernier, la Poker Tournament Directors Association (TDA) organisait à Taïwan son tout premier sommet asiatique, en collaboration avec la World Poker Federation (WPF) et l’Asian Poker Sports Association (APSA). Objectif : harmoniser les pratiques et ajuster les règles à la réalité du terrain… à l’échelle planétaire.
Matt Savage, Neil Johnson, Lloyd Fontillas et plusieurs figures clés du circuit ont animé les débats autour de thématiques devenues brûlantes : comportement disruptif à table, recours au shot clock, gestion de la late reg ou encore place des nouvelles technologies en table finale. Des discussions techniques, mais essentielles à l’heure où le poker se mondialise.
Au centre des échanges : les dérives observées lors du dernier Main Event des WSOP, avec l’exemple Will Kassouf en toile de fond. S’il est admis qu’une certaine personnalité à table fait partie du jeu, les organisateurs s’accordent à dire qu’il faut réagir plus tôt face aux abus. Le shot clock, avec un timing standardisé à 15 secondes préflop et 30 secondes postflop, fait consensus pour fluidifier le jeu.
Autres sujets sensibles : le « one chip behind », cette manœuvre limite qui frôle l’angle shoot, ou encore la late reg tardive qui perturbe l’équilibre compétitif d’un tournoi. Là encore, des pistes sont évoquées : incitation à l’inscription anticipée, et meilleur dosage entre tournois freezeout et re-entry.
Mais au-delà des règles, c’est la dimension culturelle qui pose le plus de défis. Comme le souligne Lloyd Fontillas, faire cohabiter des joueurs, croupiers et floors venus d’univers aussi différents que Tokyo, Manille ou Las Vegas impose une pédagogie adaptée.
La TDA entend poursuivre cet effort d’unification : après l’Asie, direction l’Amérique latine pour un prochain sommet, avec un objectif affirmé — parler le même langage de table, partout dans le monde.
