À Las Vegas, au cœur de l’événement poker le plus suivi de la planète, Leo Margets a de nouveau brisé un plafond de verre. Trente ans après Barbara Enright, elle devient la deuxième femme à atteindre la table finale du Main Event des WSOP. Une performance rare, mais loin d’être le fruit du hasard.
Avec 53,4 millions de jetons et le cinquième tapis sur les neuf finalistes, la Catalane aborde la dernière ligne droite avec la lucidité d’une vétérane et l’ambition d’une conquérante. Derrière elle, plus de quinze années d’expérience sur le circuit, un bracelet glané en 2021, et une régularité qui force le respect. Si elle termine au pied du podium, elle s’offrira le plus gros résultat jamais obtenu par une femme sur ce tournoi. Si elle va au bout, elle deviendra championne du monde. Simplement.
Mais pour comprendre Leo Margets, il faut revenir à ses débuts, en 2006, quand le poker surgit dans sa vie comme une évidence. Formée à Londres, voyageuse insatiable, passionnée par les interactions humaines, elle découvre dans le Texas Hold’em un prolongement naturel à ses intuitions. En 2009, elle éblouit le monde avec une 27e place au Main Event, la meilleure performance féminine de cette édition. La voie est tracée.
Ce n’est pourtant qu’en 2021 que sa carrière atteint un premier sommet avec une victoire sur le Closer des WSOP. Depuis, elle multiplie les ITM et s’affirme comme une joueuse complète, autant tacticienne qu’endurance-runner, aussi forte mentalement qu’à l’analyse mathématique. Une joueuse totale.
Leo Margets veut LE titre
À Vegas, Margets a une nouvelle fois démontré son sang-froid. Discrète au début du tournoi, elle monte en puissance à partir du Day 5, avant de livrer un Day 8 d’anthologie : trois éliminations, dont celle de Sergio Veloso sur un coin-flip resté gravé dans les mémoires. Une paire de valets contre AK, une couleur trouvée runner-runner, et un rail en délire dans tout le Horseshoe comme on a pu le lire sur le coverage de Benjo sur Winamax. Leo Margets veut le titre, pas les titres.
Membre du Team Winamax depuis 2018, elle incarne une nouvelle génération de joueuses pour qui le genre ne doit plus être un prisme d’analyse. Sa trajectoire médiatique en Espagne, son engagement dans la vulgarisation du poker, ses victoires dans des émissions mainstream comme Traitors, et ses conférences en entreprise en font une ambassadrice bien au-delà du tapis.
Aujourd’hui, elle est aux portes de l’immortalité pokeristique. Et quel que soit le dénouement, sa place dans l’histoire est déjà acquise. Parce qu’elle n’a jamais cherché à être la meilleure femme dans ce jeu. Elle a juste tout fait pour être la meilleure, tout court.
Photo de Une : WSOP
L'amateur de poker 