Neuf ans après son épopée dans le November Nine, Kenny Hallaert est de retour là où tout joueur de poker rêve de briller : à la table finale du Main Event des WSOP. En 2016, il avait terminé 6e dans l’euphorie d’une époque qui portait encore les stigmates de la grande bulle poker. En 2025, à 42 ans, l’ancien électricien belge signe un come-back majuscule, preuve qu’à Vegas, les histoires peuvent toujours s’écrire en plusieurs chapitres.
Depuis son premier deep run au Main, Hallaert n’a jamais lâché l’affaire. Il joue ce tournoi chaque année sans exception depuis 2008. Et s’il a collectionné les perfs un peu partout dans le monde – de Deauville à Rozvadov en passant par Vegas – c’est bien sur cette épreuve qu’il semble le plus à son aise. Résultat : un nouveau parcours solide, construit à l’ancienne, avec patience, rigueur et une gestion des temps faibles remarquable.
Son tournoi a basculé lors du Day 6, dans un énorme setup où il trouve les As contre les Dames et les Valets pour grimper à 37 millions de jetons. Dès lors, le Belge ne lâchera plus la première moitié du classement. Avec 80,5 millions de jetons (50 BB), il entame cette finale en 4e position, mais avec l’expérience unique d’un joueur qui connaît déjà la musique. Le genre de détail qui peut faire toute la différence dans les moments de bascule.
Professionnel reconnu et respecté, Hallaert n’a jamais été un fantasque. Moins flamboyant que certains de ses adversaires, mais diablement efficace. Il incarne une autre école, celle du grind méthodique, du poker de précision. En témoigne son parcours sur cette édition 2025 : quatre ITM avant le Main, un démarrage discret et une montée en puissance millimétrée jusqu’au dernier carré.
Sur son chemin vers la finale, il s’est même offert quelques légendes, croisant les cartes avec Mike Matusow, Freddy Deeb ou encore Greg Merson. Preuve qu’Hallaert ne joue pas seulement pour le cash, mais aussi pour l’histoire. Celle qu’il pourrait définitivement écrire en devenant le premier joueur belge à remporter le Main Event.
Il reste neuf joueurs, mais peu peuvent revendiquer un tel mélange d’expérience, de régularité et de lucidité. Kenny Hallaert sait qu’il a déjà marqué le poker belge. Reste à savoir s’il est prêt à y inscrire son nom en lettres capitales.
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