Il n’a que 40 ans, mais son palmarès, son aura et son élégance dans le jeu le plaçaient déjà dans la cour des très grands. Nick Schulman vient d’être officiellement intronisé au Poker Hall of Fame 2025, lors d’une cérémonie organisée au Horseshoe Las Vegas, à l’occasion du traditionnel Event #92: Poker Hall of Fame Bounty à 1 979 $.
Une première année d’éligibilité transformée en consécration, dans un système qui ne retient qu’un seul nom chaque année. Et cette fois, difficile de contester le choix : sept bracelets WSOP, plus de 24 millions de dollars de gains en tournois live, une réputation en cash game high stakes qui n’est plus à faire, et surtout, une voix devenue indissociable du poker moderne.
Du billard à Bobby’s Room
Avant de devenir l’un des joueurs les plus respectés du circuit, Schulman a fait ses gammes dans un autre monde : le billard professionnel. Puis il découvre le poker au début des années 2000, grimpe les échelons à la vitesse de la lumière, et s’impose comme l’un des plus jeunes vainqueurs du WPT à seulement 21 ans.
Depuis, le New-Yorkais a multiplié les coups d’éclat, à la table comme derrière le micro. Sa victoire cet été sur le 10 000 $ No-Limit 2-7 Lowball Draw, un format qu’il affectionne particulièrement, a porté son total à sept bracelets. Un chiffre qui parle pour lui, d’autant plus quand il est associé à une longévité exemplaire et un niveau de jeu constant.
L’élégance du verbe, la précision du geste
Ceux qui suivent les parties sur PokerGO le connaissent aussi pour sa voix grave, posée, et son regard analytique toujours pertinent. Remplaçant de Gabe Kaplan dans la cabine de High Stakes Poker, partenaire régulier d’Ali Nejad au micro, Nick Schulman incarne cette nouvelle génération de joueurs capables de briller autant par leurs cartes que par leur discours.
Une place méritée… malgré la frustration ambiante
Comme chaque année, le format du Hall of Fame — une seule entrée par an — fait grincer des dents. Les noms de Scott Seiver, Phil Galfond, Matt Savage ou Mike Matusow ont été évoqués, et Michael Mizrachi, quadruple vainqueur du PPC, même pas retenu dans la liste finale. Mais cette fois, la quasi-totalité de la communauté semble d’accord : Schulman coche toutes les cases.
Reste à savoir qui prendra le relais l’année prochaine. En attendant, Nick Schulman rejoint une élite. Pas seulement pour ses résultats, mais aussi pour ce qu’il représente : la classe, l’intelligence et l’âme du poker moderne.
