Il règne depuis plusieurs saisons sur le circuit comme peu d’autres. Avec plus de 45 millions de dollars de gains en tournois live, trois bracelets WSOP et deux bagues du WSOP Circuit, Alex Foxen fait partie de ces joueurs qu’on écoute quand ils parlent du jeu. Et ce qu’il dit actuellement pourrait bien faire tiquer pas mal de puristes.
Interrogé récemment par PokerOrg sur les raisons de sa réussite fulgurante de ces dernières années, l’Américain n’a pas sorti la carte du GTO ou des heures de review avec PioSolver. Non. Pour Foxen, « le poker n’est pas un problème mathématique » — et c’est même carrément l’inverse : « C’est un art ».
« J’essaie d’approcher le poker comme le ferait un artiste, dit-il. Un bon artiste doit comprendre les angles, les ombres, les couleurs… Mais au final, il transforme tous ces éléments techniques en une expression cohérente, en une intuition. »
Foxen ne nie pas l’utilité des solvers, mais il invite à s’en détacher : « Ce sont des outils d’apprentissage, rien de plus. Ils donnent une idée de ce qui fonctionnerait dans un monde théorique… mais ce monde-là n’existe pas. » Pour lui, le vrai edge vient quand on dépasse le cadre : quand on commence à lire les tendances, à manipuler les fréquences adverses, à se fier à ses ressentis plutôt qu’à une ligne purement « solver-approved ».
Alors bien sûr, certains verront là une vision romantique, peut-être un brin old school, d’un jeu de plus en plus dominé par les machines, les scripts et les exploits. Mais dans la bouche d’un habitué des High Rollers comme Foxen, cette approche « artistique » résonne comme un appel à relâcher un peu la bride, à redonner au jeu sa part d’instinct.
Le poker est-il un art ou une science ? La réponse est peut-être entre les deux. Mais une chose est sûre : ceux qui brillent le plus sont souvent ceux qui osent bousculer les cadres.
