Negreanu démonte le mythe des High Rollers : “C’est surtout une illusion”

Daniel Negreanu a lâché une bombe sur X cette semaine, en remettant sérieusement en question la rentabilité des tournois High Roller. Et quand c’est un joueur à 55 millions de dollars de gains live qui parle, on écoute.

Selon lui, le grand public — et même une partie de la communauté poker — surestime totalement ce que gagnent les regs du circuit à 25K, 50K et plus. Pourquoi ? Parce que les chiffres qu’on voit sur Hendon Mob ne racontent qu’une partie de l’histoire : les cashs. Ce qu’on ne voit pas, ce sont les buy-ins engloutis, les re-entry à répétition, les swaps, les ventes d’action, les déplacements à l’autre bout du monde… Bref, la réalité derrière la façade.

Negreanu estime qu’un programme complet de High Rollers coûte désormais plus de 12 millions de dollars par an. Et pour beaucoup de grinders, même ceux qui encaissent 6 ou 7 millions en une année, la balance peut être négative. Selon lui, il n’est pas rare de perdre 3 à 5 millions tout en affichant une ligne Hendon Mob flatteuse. Sauf que ces pertes sont souvent absorbées par les ventes d’action à prix fort ou les swaps stratégiques.

Il pointe aussi du doigt la structure de ces tournois : des blindes turbo pour ne pas décourager les récréatifs, ce qui augmente la variance et diminue considérablement l’edge des pros. Résultat : même les meilleurs — les Chidwick, Foxen ou Winter — se retrouvent à jongler avec des swings gigantesques.

Mateos et d’autres réagissent

Adrian Mateos, plus gros gagnant de l’année 2024 avec 13,1 millions de dollars, a contesté les chiffres avancés par Negreanu. Selon lui, très peu de joueurs dépensent plus de 10 millions par an en buy-ins, et il affirme avoir joué la majorité des stops high stakes pour bien moins. Sam Greenwood, fidèle à son style, a répondu avec ironie : “Je pensais que t’avais crush 2024… mais à en croire Daniel, t’as à peine gagné quelques peanuts.”

Sean Winter et Matt Berkey ont aussi sauté dans le débat. Berkey résume bien la pensée : « Les MTT high stakes, c’est une illusion. » Une illusion coûteuse, qui fait rêver sur le papier, mais qui ne pardonne aucune erreur de gestion ou de variance.

Moralité ?

Negreanu conclut en expliquant qu’un joueur de tournoi qui cherche à vivre du poker ferait mieux de se concentrer sur les low et mid stakes, où l’edge est plus important, la variance plus maîtrisable, et les swings moins violents.

Dans un monde où le bling-bling des Triton et des 250K attire les regards, il fallait bien un vétéran comme lui pour rappeler que le vrai grind, lui, ne fait pas toujours la une.