Grégory Chochon, Chief Operating Officer des World Series of Poker, est un acteur clé du développement du poker. Dans l’équipe à l’origine de la vente du groupe Caesars Entertainment à NSUS, il supervise tous les événements live des WSOP, dont les WSOP Vegas, Paradise, Europe et Circuit. Sous sa direction, les WSOP battent des records historiques, avec l’ambition d’étendre (encore) leur rayonnement à l’échelle internationale.
Les WSOP Paradise battent leur plein, quel premier bilan faites-vous ? L’engouement est-il au rendez-vous ?
C’est un grand succès, car nous avons réussi à réunir un field incroyable, notamment grâce au partenariat avec Triton. Tous les joueurs pros high rollers sont là, ainsi que de nombreux joueurs récréatifs. Pour cette deuxième édition, on peut dire que l’événement monte en puissance et c’est désormais le 2ème plus gros événement au monde après les WSOP de Vegas. La garantie de 50 Millions de $ sur le Super Main Event était un objectif fou, et pourtant nous avons atteints 1,978 inscrits… C’est presque surréaliste mais c’est une grande fierté de réussir cet exploit et nous pensons déjà au futur.
Comment avancent les préparatifs des WSOP 2025 ? Le rachat par NSUS, maison mère de GGPoker, va-t-il amener des nouveautés ?
Nous entrons dans une nouvelle ère, les WSOP 3.0 ! Après Binion’s et Caesars, nous sommes désormais détenus par un actionnaire technologique qui a pour ambition de démocratiser le poker, et pas seulement les WSOP.

Nous allons avoir les ressources nécessaires pour faire des WSOP une marque comme l’UFC, populaire et divertissante. 2025 sera l’année de la révolution technologique pour les WSOP.
De nouvelles règles sont désormais en vigueur concernant l’usage d’objets électroniques. Peut-on aller encore plus loin dans l’avenir ? Êtes-vous partisan de l’usage du smartphone à une table de poker ?
Il est évident que la réglementation doit s’adapter aux nouvelles technologies et aux nouveaux outils. Il faut trouver le bon équilibre entre éviter les risques de triche mais aussi permettre aux joueurs de profiter de leur moment à table. Je crois que l’on a trouvé la bonne formule. Mais il faut rester attentif et comprendre que les WSOP sont à part, car nous avons plus de joueurs débutants que n’importe quel autre tournoi dans le monde.
Avez-vous suivi la crise ubuesque qui touche les clubs de jeux à Paris ? Qu’en pensez-vous ?
C’est une situation inédite qui découle de problèmes politiques. Mais je pense que c’est un problème de fond. Comment se fait-il qu’après autant d’années d’activité, les clubs soient encore dans cette phase «d’expérimentation » avec un renouvellement chaque année ? Je crois que les différents opérateurs et leurs employés ont fait leurs preuves et ne méritent pas un tel traitement.
Comment se porte la marque WSOP Circuit ? La franchise va-t-elle encore rayonner sur de nouvelles destinations ?
Je crois que la marque n’a jamais été aussi populaire, mais nous sommes encore loin de notre objectif. Il nous reste de nombreux territoires à explorer (Asie, Amérique du Sud…) mais aussi des canaux de distribution à développer. Les WSOP Vegas doivent devenir la vitrine de notre jeu et le Main Event, notre Coupe du Monde.
Les WSOPC Marrakech approchent. En quoi est-ce une destination phare du poker et une étape incontournable chaque année ?
C’est probablement la première étape internationale que l’on pose sur le programme. Il n’y a aucun doute sur la période, les équipes et le déroulement du tournoi. L’an dernier, les compteurs ont explosé avec 1 163 joueurs sur le Main Event, ce qui en fait un tournoi majeur mondial. Marrakech est une place forte du poker.

J’espère voir de plus en plus de joueurs internationaux venir découvrir cette ville et cet événement incroyable. À titre personnel, je suis très fier et très attaché à ce partenariat.
Parlez-nous du programme des tournois de ces WSOPC Marrakech 2025.
La spécificité du Circuit WSOP est que nous adaptons le programme à la clientèle locale. Je crois que c’est la clé du succès à Marrakech, car les équipes du Es Saadi connaissent parfaitement ce qui plaît et savent optimiser les tournois pour répondre à la demande tout en respectant “l’esprit WSOP”, comme l’Opener à faible buy-in (400 €), le Mini Main ou encore le Monster Stack (550 €).
Vous êtes nommé aux Francophone Poker Awards. Que pensez-vous de cette initiative ?
C’est une super initiative de la part de Loïc. Ce n’est pas parfait, car c’est une première, mais tout le monde devrait soutenir l’initiative. C’est important pour notre industrie et pour les joueurs. Je serai présent et, peu importe le résultat, ce sera avec plaisir. C’est amusant que les critiques viennent souvent de ceux qui n’essaient rien. “Il y a deux catégories de personnes : ceux qui saisissent les opportunités et ceux qui réfléchissent à l’opportunité.”
