Depuis plus d’une décennie, Aurélie Réard navigue dans le poker français avec de belles performances à son actif. La joueuse sponsorisée par Unibet, présente sur l’EPT Barcelone, enchaîne les festivals en compagnie de son mari Alexandre Reard, et s’apprête à jouer l’UDSO à Marrakech. L’occasion d’échanger avec elle. Entretien.
Depuis le début de l’année tu portes les couleurs d’Unibet, qu’est-ce que ce partenariat a pu t’apporter ?
Oui, en effet, depuis le début de l’année, je joue sous les couleurs d’Unibet. Ce contrat avec eux m’apporte beaucoup de reconnaissance. J’ai été honorée de rejoindre le Team aux côtés d’Arnaud Enselm et de mon mari Alexandre Réard. Cela m’offre l’occasion de revenir encore plus souvent jouer en France sur mes averages buy-in favoris (500/1K).

En tant qu’ambassadrice présente sur les étapes DSO qui se déroulent tout au long de l’année, avec des destinations comme Aix-en-Provence, Pornic, Saint-Amand, la réouverture du casino Lyon Vert, Gujan-Mestras, Annecy, Paris ou encore La Grande-Motte.
Le festival DSO est celui qui propose les plus belles structures poker live à ces buy-ins-là. Par exemple, il y a quelques jours, lors de la finale du Main Event à Gujan-Mestras, l’average buy-in à 16 left était de 50 BB !!! Tu ne verras cela nulle part ailleurs ! Je suis honorée qu’Unibet m’ait choisie pour les représenter.
Tu as joué de nombreux tournois sur les WSOP 2024. Quel a été le bilan pour toi ?
Mon bilan de ce Vegas 2024 est mitigé. Sur 35 jours passés à Vegas, j’ai disputé 4 tournois Ladies, joué 15 tournois au total avec plus de 12 re-entry, tout ça pour un average buy-in de 730 $ hors Main Event (1073 $ Main Event inclus). J’ai fait une bulle et j’ai cash 6 fois, soit 22 % d’ITM.

Malheureusement, je n’ai pas réussi à performer sur le plus beau de tous : le Main Event à 10.000 $ que j’ai d’ailleurs late reg exceptionnellement au Day 2 après être sortie de 4 jours de maladie (forte présomption de COVID). Si je n’ai pas su tirer de réels profits financiers de ce Vegas, il est à noter que c’est celui où je me suis sentie le mieux à table, le plus à l’aise dans mon jeu et mentalement, et c’est surtout de cela dont je suis la plus fière en faisant le bilan.
Tu vis maintenant au Pays de Galles avec ton mari Alexandre Reard. A quoi ressemble votre vie sur place ?
Notre vie au Pays de Galles est paisible, nous sommes installés à 10 minutes en voiture du centre-ville de Cardiff, la capitale. Ma sœur, son mari et leurs deux enfants vivent à quelques minutes de chez nous, c’est aussi principalement pour cette raison que nous avons décidé d’y vivre. Nous menons une vie plutôt simple avec notre chien, notre chat et nos indispensables : un bon restaurant, quelques boutiques et la salle de sport où l’on peut se rendre à pied.

C’est un pays très vert, où je dis souvent qu’il y a plus de moutons que d’habitants, mais les paysages sont magnifiques et les gens y sont très agréables. Le point principal faisant défaut reste la météo ; il n’est pas une légende de dire qu’il pleut très/trop souvent… Heureusement pour nous et notre moral, nous avons la chance de faire le métier parfait pour voyager afin de ne jamais rester bien trop longtemps sans vitamine D.
Tu es en ce moment à Barcelone pour l’EPT. Que penses-tu des nouvelles règles mises en place par PokerStars concernant les tournois Live ?
Je trouve que c’est une excellente initiative de leur part. Suite à la polémique qui a touché l’histoire de Tamayo et des solvers en table finale du Main Event de Las Vegas cet été, il était évident et attendu que des règles strictes sur ce sujet voient le jour et soient appliquées le plus rapidement possible dans l’ensemble des aires de tournois ainsi qu’aux tables. De plus, la volonté d’imposer le deal au « sabot » (lorsque le croupier glisse une carte à l’aide d’un seul doigt vers les joueurs) est une règle que j’espérais voir appliquée de longue date et que j’aimerais voir appliquée plus largement à l’ensemble des tournois et organismes du poker à travers le monde, quand on sait que c’est la manière de dealer la plus incompatible avec quelque forme de triche que ce soit.
L’UDSO Marrakech est en approche. Quel est le programme des tournois que tu vas disputer ?
Oui, je suis déjà impatiente d’être à Marrakech pour disputer l’UDSO dans l’une de mes destinations favorites ! Comme je te le décrivais plus haut, les DSO sont les meilleures structures existantes aujourd’hui sur ces average buy-ins. Avec une moyenne en blindes qui ne se laissera jamais rattraper par les structures. Sur les festivals Unibet, les joueurs en ont pour leur argent : ils peuvent jouer plus longtemps sur des structures profondes et peuvent ainsi développer leur meilleur poker.
Des structures incroyables donc avec une grille complète de tournois allant de 100 € à 2000 € (comme le mini DSO à 250 €, le Main Event UDSO à 550 €, un High Roller à 1500 € et plein d’autres tournois… il y a même exceptionnellement à Marrakech un Super High Roller UDSO Gold à 2000 €). J’ai donc prévu de jouer l’ensemble des tournois du festival et pour plus d’informations, vous pouvez retrouver l’ensemble du programme ici.
Tu as de bons souvenirs à Marrakech, tu as l’occasion de signer des tables finales sur des Side Events et tu as même deux victoires à ton actif : un Side d’un MPO et du Sismix. Est-ce que tu as des souvenirs particuliers en tête ?
Oui, bien sûr, mon meilleur souvenir poker à Marrakech, c’est bien sûr ma victoire sur le 500€ 8 max. Car l’histoire est belle ! Je me souviens qu’à l’époque, ma Bankroll tirait un peu vers le bas et j’avais besoin d’un réel coup de pouce du destin pour changer ça ! Le miracle a alors eu lieu lorsque j’ai remporté mon ticket sur un petit satellite à 50 €. J’ai donc pu disputer ce magnifique tournoi de fin de festival au buy-in de 500 € en 8 max que je remporte devant 120 joueurs pour 13 K€.

C’est un de mes plus beaux souvenirs de poker, car il s’agissait de ma première victoire live sur un event hors ladies. Les émotions et sensations vécues en font un de mes souvenirs favoris.
Tu es une habituée de Marrakech. Quels sont tes choses à voir et tes spots fétiches ?
Les incontournables de Marrakech, c’est bien sûr la place Jemaa El Fna (la médina) et ses souks (épices, vêtements, coussins, souvenirs, etc…). Il y a également le jardin Majorelle à voir et le musée Yves Saint-Laurent. Je conseille également de visiter le centre-ville de Guéliz et le palais de la Bahia. Pourquoi ne pas faire également la palmeraie (en dromadaire, car à pied, c’est trop vaste). Le tombeau Saadien (Kasbah) également, c’est beau et rapide, mais il faut plutôt le faire le matin pour ne pas être pressé par les gens. À côté des tombeaux Saadiens et à 15 km de Bab Agnaou, je recommande les Bains de Marrakech pour un spa hammam dans un cadre magnifique.

Enfin, pour ceux qui voudraient encore plus d’aventures marocaines, il faut penser à faire la vallée de l’Ourika (à 45 min de Marrakech) et prévoir une journée dans les montagnes de l’Atlas. Sinon, pour les joueurs venus en famille avec leurs enfants, le Menara Mall, non loin de l’Essaadi, est un grand centre commercial avec un dernier étage dédié entièrement aux jeux d’arcade et à la fête foraine avec des restaurants, des vendeurs de glaces et une grande terrasse avec une vue superbe sur l’Atlas.
Tu joues au poker depuis 2010, quelles ont été pour toi les évolutions les plus marquantes dans ton parcours ?
Mon évolution dans le poker a toujours été vécue step by step. Il y a d’abord eu le passage de joueuse amatrice à joueuse professionnelle lorsque que je pris la décision en 2013 de quitter mon poste d’ingénieur en région parisienne. Puis mon intégration au sein d’une team reconnue en 2015 où il a fallu que je me mette à jouer online, cela était tout nouveau et très différent du live pour moi. Je vais vivre une année passionnante et très enrichissante.

Vient ensuite notre déménagement au Royaume-Uni avec Alexandre en 2019 afin de pouvoir découvrir le .com. Suite à la pandémie de Covid et à une période de bad run qui me laissait dans une atmosphère assez anxiogène, j’ai diminué, faisant moins de volume. Je me suis concentré sur de nouveaux centres d’intérêt comme la pâtisserie, le bricolage, apprendre une nouvelle langue, apprendre également la couture et à créer mes propres vêtements, sacs et accessoires. Je suis autodidacte et touche à tout, j’aime apprendre par moi-même et j’avais besoin de cette pause, de ce temps de création.
En janvier 2022, je décide de contacter la coach mentale Audrey Verlomme pour regagner confiance en moi aux tables. Depuis ce jour, elle m’accompagne et est une aide précieuse dans mon évolution. Si mon mari, Alexandre, qui n’est autre que mon pilier dans ma vie – (et accessoirement double champion du monde) – reste mon plus gros atout dans mon évolution pokéristique, car nous partageons notre vie depuis maintenant plus de 20 ans et échangeons ensemble au quotidien. Je me suis également entouré d’un coach technique et d’un coach théorique au sein d’un groupe de travail à qui je dois beaucoup. Toutes ces personnes ont un impact significatif dans l’évolution de mon poker aujourd’hui me permettant d’être en constante progression.
Alors que je me sens au mieux de cette évolution pour performer, dans ma compréhension du jeu et dans mon appréhension mentale et technique des tournois ; résigner un contrat de sponsoring et avoir la chance de partager la tête d’affiche du Team UNIBET aux côtés d’Arnaud et de ma moitié depuis le début de l’année est clairement le point le plus glow-up et excitant de toute ma carrière de joueuse de poker. 😉
